Publié le 10 décembre 2021 Mis à jour le 10 décembre 2021

Un texte de la Minute Recherche par S. Ben Sadoun, S. Bouchet, FX. Oury, R. Rincent et G. Charmet (GDEC, unité mixte de recherche INRAE / UCA).

La sélection génomique (SG) consiste à prédire le phénotype (les caractères apparents) d’une espèce par son génotype (son hérédité génétique) estimé par séquençage ADN ou par l’utilisation de marqueurs moléculaires. La SG est d’ailleurs une extension de la sélection assistée par marqueurs, qui diminue le coût et la durée des schémas de sélection. Elle s’est d’abord développée sur les animaux, notamment les bovins laitiers, où elle a remplacé les tests sur descendances des taureaux. Elle a été étendue aux végétaux pour travailler sur des caractères spécifiques, tels que le rendement.

Chez le blé, l’obtention d’une variété est longue (10 ans) et coûteuse, car nécessitant de nombreux tests comme des essais aux champs ou des mesures de qualité. C’est un processus primordial car la valeur boulangère d’un blé est un critère important pour l’accès aux marchés. Or l’aptitude à la panification du blé tendre (volume du pain, aspect de la mie…) est difficile à évaluer, et n’est mesurée qu’à un stade tardif de la sélection.

Cette étude démontre que la note de panification normalisée peut être estimée à des stades plus précoces des schémas de sélection, en utilisant conjointement des tests indirects tels l’alvéographe de Chopin et des marqueurs moléculaires, développés dans le programme Breedwheat (projet visant à répondre aux enjeux de compétitivité de la filière française de sélection du blé).

Après optimisation, ces modèles permettent de réduire le budget alloué au phénotypage de la qualité sans dégrader la précision des prédictions, et donc l’efficacité de la sélection.
Surtout, cette étude pilote est transposable à d’autres espèces ou d’autres caractères, dans des optiques similaires de réduction des coûts et de meilleures performances dans la sélection.