Publié le 2 novembre 2022 Mis à jour le 3 mars 2023

Expérience des discriminations dans l’enseignement supérieur et la recherche en France: Premiers résultats de l’enquête ACADISCRI.

Ce numéro d'Éclairages s'intéresse aux expériences de discriminations dans l'enseignement supérieur et la recherche. Ces premiers résultats de l'étude ACADISCRI concernent deux universités. Dans l’une, les chercheurs documentent les discriminations vécues par la population étudiante et dans la seconde, celles vécues par les personnels de l’établissement (enseignants-chercheurs, personnels administratifs ou techniques…). 

Au début des années 2000, plusieurs directives européennes contre les discriminations ont été adoptées et seront suivies, dans la décennie suivante, par la mise en place progressive de politiques publiques visant la prévention et la sanction de ces discriminations à l’échelle des États membres de l’UE. Si ce déploiement progressif a d’abord concerné la sphère de l’emploi, les directives européennes visaient aussi les lieux de formation, dont font partie les établissements de l’enseignement supérieur.

En France, c’est surtout dans la décennie 2010 que divers évènements vont pousser à mettre à l’agenda la lutte contre les discriminations dans les différents ministères, dont celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Pour autant, à ce jour, les données censées guider l’action sont parcellaires et rarement adossées à des dispositifs méthodologiques qui en assurent une bonne qualité de représentativité statistique. C’est avec l’objectif de combler ces lacunes que l’enquête sur les discriminations dans l’enseignement supérieur et la recherche en France (ACADISCRI) a été lancée fin 2018.

Aujourd’hui, les premiers résultats de l’enquête ACADISCRI conduite auprès de deux universités fournissent un aperçu de l’ampleur des discriminations dans l’enseignement supérieur. Plus de la moitié des personnels de l’établissement Pilote ont déclaré avoir subi au moins un fait de traitement inégalitaire depuis leur entrée dans l’enseignement supérieur et la recherche. Si les micro-agressions sont les plus nombreuses, ce sont toutefois 22 % des agentes et agents qui ont déclaré avoir subi des faits qu’ils qualifient eux-mêmes de discriminations. Plus d’une étudiante sur six de l’université Bropolis1 déclare avoir subi des agressions à caractère sexuel durant ses études.

Les résultats livrés ici mettent également au jour combien le contexte de travail dégradé que connait l’université altère les relations de travail et d’étude, et rend nécessaire d’agir efficacement pour prévenir, lutter contre les discriminations et au besoin les sanctionner.

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